Margot Tranchemontage vend de la joie, son corps délicieux est un instrument virtuose du plaisir. Comme elle a fait ses humanités son récit est nourri des références de son époque.

« ....malgré notre patience et notre courage mutuels, nous n’avions fait encore que de bien médiocres progrès, et je commençais à désespérer que nous pussions couronner l’œuvre, lorsque Pierrot s’avisa de mouiller de sa salive la foudroyante machine. Ô nature ! nature, que tes secrets sont admirables ! Le réduit des voluptés s’entrouvrit ; il y pénétra : que dirai-je de plus ? Je fus bien et dûment déflorée. Depuis ce temps-là, je dormis beaucoup mieux. Mille songes flatteurs présidaient à mon repos. Monsieur et Madame Tranchemontagne avaient beau faire craquer le lit dans leurs joyeux ébats, je ne les entendais plus. »

Margot de Fougeret de Monbron peut se lire comme une parfaite pépite pornographique autant que comme une satire du roman libertin qui dépasserait ses intentions, tellement c’est drôle, touchant et osé, le tout emballé sans temps mort dans une langue virtuose et d’une lisibilité absolue. Conclusion de la préface de Paul Seudon.